QUE SONT L’ENTROPION ET L’ECTROPION ?
L’entropion correspond à une paupière qui s’enroule et se retourne vers l’œil ; soit une éversion du bord libre de la paupière. L’entropion de la paupière inférieure est beaucoup plus fréquent que celui de la paupière supérieure. Au niveau de la paupière inférieure il est principalement involutionnel, lié au vieillissement des tissus ; alors qu’en paupière supérieure, il est volontiers la conséquence d’un processus cicatriciel (brûlure, trachome, etc.). Dans les deux cas, l’enroulement de la paupière et des cils entraîne une irritation cornéenne par frottement des cils sur l’œil. Il peut être uni ou bilatéral. Au contraire, l’ectropion désigne une paupière qui se retourne vers l’extérieur ; soit une rotation extérieure du bord libre de la paupière. Il peut également être uni ou bilatéral et est principalement involutionnel, avec une laxité palpébrale. L’ectropion peut potentiellement entraîner une sécheresse oculaire par mauvaise récupération des larmes et un aspect inesthétique.
QUI EST CONCERNÉ ?
Ces anomalies de malpositions palpébrales sont le plus souvent liées à un relâchement des tissus qui apparaissent avec le vieillissement et qui peuvent concerner tout le monde. Les entropions et ectropions peuvent aussi cependant être classés en congénital, paralytique, cicatriciel ou mécanique. L’entropion peut aussi être d’origine spastique. Mais les entropions et ectropions de paupières inférieures sont de manière majoritaire involutionnels.
LES EXAMENS POUR DÉTECTER L’ENTROPION ET L’ECTROPION
L’entropion et l’ectropion sont des diagnostics posés en consultation ophtalmologique au décours de l’examen clinique par le médecin au Centre. Il reste toujours précédé par l’évaluation de l’acuité visuelle et de la pression intraoculaire. Cet examen clinique est primordial avant toute décision thérapeutique. Le médecin regarde le visage dans son ensemble, puis étudie les paupières en position statique puis en motricité.
Différentes mesures peuvent être réalisées et des mouvements oculaires peuvent vous être demandés. Des tests de traction seront aussi nécessaires pour rechercher une laxité du bord libre et du tarse et quantifier une désinsertion involutionnelle du canthus externe et/ou interne. Un examen en lampe à fente complétera toujours l’examen. En cas d’entropion la biomiscrospie est réalisée à la recherche de cils trichiasiques malpositionnées responsables de pathologies cornéennes. En cas d’ectropion, surtout constitué, des complications sur les différentes structures palpébrales seront recherchées comme une inflammation de la conjonctive (pouvant aller jusqu’à la kératinisation donnant un aspect très rouge), ou encore une atrésie du point lacrymal (réduction de calibre responsable de larmoiement). L’examen s’assurera alors d’une voie lacrymale sous-jacente fonctionnelle. Le médecin prêtera aussi fortement attention à la peau de la paupière inférieure sous-jacente (eczématisation, rétraction, etc.). L’ectropion minime se caractérise par une simple éversion des cils et/ou du point lacrymal inférieur, mieux visible au biomicroscope. L’ectropion peut être segmentaire, médial, central, latéral ou total.
LES TRAITEMENTS DE L’ENTROPION ET DE L’ECTROPION
Plusieurs possibilités peuvent s’offrir pour la meilleure prise en charge du patient avec un entropion ou un ectropion.
L’utilisation de collyre lubrifiant cornéen associé à un traitement cicatrisant cutané (comme une pommade à la vitamine A) permet dans un premier temps de diminuer l’irritation oculaire des cils, de relâcher ainsi le spasme réflexe de contraction et de casser le cercle vicieux de l’entropion. Dans les cas d’entropion avec forte composante spasmodique, des injections de toxine botulique en avant du muscle orbiculaire peuvent être une solution temporaire.
Mais le traitement de l’entropion et de l’ectropion reste principalement chirurgical et consiste à repositionner correctement la paupière. L’intervention est réalisée sous anesthésie locale potentialisée par sédation en chirurgie ambulatoire à la clinique.